Web Toolbar by Wibiya

3 novembre 2011

Haiti - Politique : Le Commissaire Léger pressé de démissionner

Le Commissaire du gouvernement a.i. du Tribunal de Première Instance de Port-au-Prince, Me Félix Léger est tiraillé et pressé de démissionner, a-t-on appris de ses proches. Plus de soixante-douze heures après la libération du Député de la Circonscription Delmas/Tabarre, Arnel Bélizaire, suite à des ordres passés à la police par le magistrat Léger, le Commissaire du gouvernement garde encore un profil bas.


Mais son entourage, bien qu'ayant requis l'anonymat, dénonce les pressions qu'il aurait reçues de ses supérieurs hiérarchiques et d'autres membres influents du gouvernement Conille. « Me Léger est présentement tiraillé. D'une part, il est pressé de démissionner. D'autres part, des collègues du système judiciaire le pressent de rester en poste jusqu'à ce que ses supérieurs hiérarchiques prennent leurs responsabilités et mettent fin à ses fonctions », a fait savoir un de ses proches.

e sources généralement bien informées, nous avons également appris qu'une réunion de haut niveau s'est tenue sur le dossier du député Bélizaire. L'idée est de trouver une entente par le renvoi du Commissaire pour calmer le courroux des parlementaires et éviter une motion de censure de leur part.

« Ils l'avaient, sous pression, poussé à procéder à l'arrestation du député Bélizaire, maintenant pour se racheter et éviter un vote de censure, ils réclament sa démission. Ils doivent eux-mêmes procéder à son limogeage », a encore confié notre source.

Selon un autre proche du commissaire Léger, ce dernier aurait déjà rédigé sa lettre de démission et s'apprêtait à l'envoyer à qui de droit. Mais un de ses camarades de promotion, avocat, lui a fait savoir qu'il procèderait lui-même à son arrestation s'il s'avisait à démissionner. « Tu dois pouvoir regarder dans les yeux tes supérieurs hiérarchiques lorsque ces derniers auront, avec motifs à l'appui, mis fin à tes fonctions », lui a conseillé un de ses collègues de la basoche qui lui rappelle qu'il peut être poursuivi, lui le commissaire du gouvernement a.i, pour fautes graves dans cette affaire.

Le député Bélizaire, en dépit du fait que son immunité n'ait pas été levée, a été arrêté, jeudi 27 octobre dernier, par la police, à l'aéroport international Toussaint Louverture de Port-au-Prince, alors qu'il revenait de mission parlementaire à Paris. Vingt quatre heures plus tard, il a été triomphalement reçu par ses pairs, ses partisans et ses sympathisants au Parlement haïtien, après avoir passé une nuit au greffe de la prison civile de Port-au-Prince. Son arrestation survenait quelques jours après une prise de gueule qu'il a eue au Palais national à Port-au-Prince avec le Président de la République, Joseph Michel Martelly.

Ce dernier, suite à cet incident, avait dit dans la presse avoir passé instruction à la Justice en vue de « procéder à l'arrestation de tous les repris de justice ayant trouvé refuge au Parlement », faisant allusion, entre autres, au député Bélizaire, qui avait été condamné à une peine correctionnelle, pour détention illégale d'arme à feu, alors qu'il n'était pas encore élu à ses fonctions de parlementaire. Selon les avocats du député, il a déjà purgé sa peine et payé à la société le mal qu'il avait fait.

Suite à son arrestation, les deux branches du parlement ont, chacune de leur côté, adopté une résolution demandant, d'une part, la démission de certains ministres et, d'autre part, interpellant deux membres du gouvernement. A rappeler que l'interpellation doit aboutir, soit à un vote de censure renvoyant ces ministres ou à un vote de confiance, leur confirmant dans leur poste.
La séance d'interpellation est prévue pour ce jeudi, une semaine après l'arrestation du député.

LeNouvelliste/ HaitiNews509

Facebook Comments

0 comments:

Enregistrer un commentaire